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Voleurs de Ville

Avouez, il y a toujours du temps pour fantasmer la ville. Regarder les autres, flâner, le nez en l’air, imaginer ce qu’elle pourrait être s’il n’y avait plus de perspective, plus d’avenir ou d’horizon. Et s’il n’y avait pas de volets à nos fenêtres, si nous pouvions traverser les corps et voir à l’intérieur, si notre envol en ville reposait sur de simples moments volés ?

Nous nous sommes rendus à l’évidence. En se faisant brigand ou ravisseuse, elle nous file entre les doigts. Que ce soit en noir et blanc, en couleur, avec un appareil photo, de la peinture ou de l’encre, la ville se dérobe toujours sous mille facettes. Elle est un peu notre joyau du jour, ou de la nuit. Notre ressource infinie qui mélange matière organique, minérale et un paquet d’improvisation. Nous aimons composer, chacun à notre manière, en obéissant à nos pulsions. Encore un point commun : on aime que nos travaux se frottent aux regards des autres, vous touchent ou vous posent question. Les images doivent faire parler ; on espère qu’elles feront aussi émerger des réalités tactiles. Tout ça pour mieux comprendre que l’espace est notre corps, il est notre esprit, il nous compose et nous le composons.

 

A votre tour, pillez l’espace avec insoumission, désir de conquêtes spatiales, visions cosmiques, comiques, improbables et profondeur de champ.

 

Par Victor Barrère – Marine Claverie

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